Après avoir envisagé d'aller faire un tour dans le désert namibien puis m'être rendu compte que la logistique était un peu trop conséquente pour voyager seul (je ne connaissais personne qui voulait voyager à ce moment), je me suis rabattu sur Augrabies, un gros village paumé dans la province la moins peuplée et la plus aride d'Afrique du Sud, qui a l'avantage de se trouver pas loin d'un arrêt de bus et de comporter un backpacker à priori sympa. Après avoir récupéré un billet de bus (Intercape Mainliner, pour ceux que ça intéresse), avoir calé dans le sac à dos deux appareils jetables et quelques vêtements, et regroupé dans un sac un peu de bouffe (le backpacker ne fait pas restau, et la supérette la plus proche doit être à 5km), c'est parti, minibus jusqu'à la gare de Cape Town.

Cape Town-Kakamas dans la nuit

Un grand bus tout neuf (air conditionné, deux étages et une remorque, c'est vous dire!) m'attend. Il y avait aussi l'alternative minibus de longue distance, mais bon, faire 1000 bornes dans la nuit avec un seul chauffeur, en surcharge dans un minibus pourri pour gagner 10 euros, je préfère arriver en vie! Départ à 18h, on s'arrête en gros tous les 50-70 kilomètres, à chaque petite ville. Soirée sympa en regardant les paysages se dérouler... En plus, le bus n'est pas plein de touristes, beaucoup de sud-africains l'utilisent, immersion garantie, en tous cas hors saison et sur cette ligne!

Par contre, sympa l'air conditionné dans l'après midi, mais toute la nuit, je me suis franchement caillé, et rien à faire, peuvent pas l'arrêter! Prévoyez donc les pulls voire la couverture! Pas beaucoup dormi donc, mais en même temps, ça m'a permis de voir du pays, même de nuit, et de scotcher sur un ciel rempli d'étoiles... Et à 4h du matin, en longeant la frontière namibienne après Springbok, de découvrir un paysage encore plus plat et plus vide que celui du Karoo, quand la lumière du soleil apparaît sur l'horizon! Des dizaines de kilomètres à la ronde, rien. Ça me plait!

Je stresse un peu pour l'arrivée, à 5h45, j'ai échangé plusieurs mails avec le backpacker, qui doit venir me chercher à Kakamas, arrêt le plus proche d'Augrabies. Mauvais pressentiment, je sais que ça se passera pas comme prévu. En descendant du bus, je vois que personne ne m'attend. Quelques minutes plus tard, mes craintes sont confirmées, personne. Kakamas ne craint pas plus que ça à priori, j'ai regardé les statistiques de criminalité, une cinquantaine d'homicides par an, c'est dans la moyenne mais bon, fatigué, avec le souvenir encore frais de mon agression, j'aurai bien voulu ne pas trop traîner dans le coin! J'attends, personne ne vient. Le jour se lève doucement. Je pars à la recherche d'une cabine téléphonique, tout en essayant de garder le point de rendez vous à l'œil, au cas où! Je les réveille, ils m'ont oubliés, ils seront là dans une demie heure... A 7h30, je vois leur minibus arriver, c'est parti pour les 15 derniers kilomètres du voyage aller!

Après avoir traversé la campagne bien irriguée dans laquelle du raisin est produit par quelques grandes fermes, on arrive au Augrabies Falls Backpacker, une grande maison avec une pelouse bien arrosée et un hangar rempli de rafts... Bizarre tout ce vert, à deux pas du désert: le fleuve Orange est bien exploité! Je fais connaissance avec l'équipe, 3 personnes, et je découvre que je suis le seul client... Les temps sont durs! Le temps de poser mon sac, on me propose de me déposer dans le parc national d'Augrabies Falls, sur le coup j'ai plus envie de dormir qu'autre chose, mais on me fait remarquer que si on veut bouger, il vaut mieux profiter du matin, avant qu'il ne fasse trop chaud. Roule!

Dassie Trail dans l'Augrabies Falls National Park

Quelques kilomètres plus loin, l'entrée du parc. La terre et les rochers sont rouges, la végétation rare et sèche... Il fait déjà bien chaud! J'entre dans l'accueil du parc, paie et récupère un dépliant sur le Dassie Trail, un itinéraire de rando de 5km pas trop exigeant qui permet de voir un échantillon représentatif du parc, qui fait quand même 28 000 hectares. C'est parti! D'après les guides, on peut voir des girafes, des rhinocéros noirs et la panoplie standard d'antilopes. On commence dans les roseaux qui poussent au moindre ruisseau, alors qu'il n'y a que du sable quelques mètres plus loin. Au moins, l'eau n'est pas dure à repérer! Sorti de cette zone humide, on a vraiment l'impression de se retrouver sur une autre planète, tout est rocheux et rouge! Quelques anciens torrents ont creusé la roche, les reliefs sont ici en négatif. À l'horizon, quelques collines, dont le noir tranche avec le rouge orangé ambiant, ne sont autres que des formations de roche volcanique qui refusent de s'éroder aussi vite que leurs voisines, mais qui ont comme peau protectrice des particules de fer, de manganèse et de titane que les tempêtes du désert déposent sur leur flancs. Comme quoi les tempêtes du désert ne sont pas forcément des opérations de destruction de masse!

Après une demie heure dans ce désert minéral, on commencerait presque à se sentir seul. C'est là que les babouins interviennent! Courant dans tous les sens sur les roches, cherchant un peu d'ombre, une vingtaine de ces singes me contournent, plus peureux que leurs cousins du sud! Une mère promène son petit sur son dos, encore un de ces moments où on donnerait beaucoup pour avoir un vrai appareil photo avec un téléobjectif au lieu de ce jetable! Je repère deux ou trois individus pas très loin de moi, sur un gros rocher, qui n'ont pas l'air trop stressés... Je m'approche silencieusement, ils ne me voient pas, je suis à 3 ou 4 mètres du rocher. Quand l'un deux monte au sommet et me voit, il redescend aussi vite. Le suivant vient voir ce qu'il se passe, et imite le premier. Le dernier, plus déterminé, monte en haut du rocher, commence à sauter sur place et me montre ses dents en soufflant, genre "tu te crois où, dégage de là!". Je m'incline, mais même pas peur d'abord, c'est juste que je crois pas qu'on ait le droit de se battre avec des animaux sauvages dans le parc! ;-) Les lézards, bien plus nombreux et bien moins agressifs, sont aussi plus peureux, là encore, pas moyen de faire une photo de leurs belles couleurs. Quant au dassies, qui ont donné leur nom à l'itinéraire, ils doivent être occupés à se trouver une planque à l'ombre pour l'après midi! Et quid des girafes, des léopards et des hyènes, me direz vous? Et bien je n'en ai pas vu...

Direction Moon Rock, une espèce de sphère de granit aux trois quarts enterrée, un chaos pour géants: 100 mètres de long. En y regardant de plus près, la roche a la structure d'un oignon, à certains endroits, la couche supérieure craque et laisse apparaître la couche inférieure. Étonnant! Il commence à faire vraiment chaud, il va être 11h, je continue mon chemin. En passant près d'un ruisseau, je découvre les nids de poules, ces trous dans la roche du lit des cours d'eau, qui peuvent faire 2m de diamètre et 2 mètres de profondeur. L'explication serait que les petits cailloux charriés par le courant tombent dans des fissures dans la roche, mais sous l'effet de la dépression crée par le courant, continuent à tourner, érodant la roche jusqu'à produire ces gros chaudrons! J'en arrive au bout du circuit, après 2 heures et demie où je n'ai rien entendu d'autre qu'un petit souffle de vent dans les roseaux et les petits bruits des lézards et des babouins. Ça fait du bien.

39° à l'ombre, mais où est l'ombre!

Ça fait du bien, mais là, il commence vraiment à faire chaud. La météo annonçait 36° pour la région, mais j'oubliais qu'on parlait de température sous abri... L'air est sec, très peu de vent, le soleil tape... Il est temps de se planquer pour laisser passer le cagnard. Et pour trouver de l'ombre, il vaut mieux rester près de la réception, où quelques arbres ont été plantés et copieusement arrosés, parce que le reste du parc n'est vraiment pas ombragé! J'en profite pour manger mon pique nique, mais je suis espionné: des babouins sautent d'arbre en arbre pour essayer de se retrouver dans celui sous lequel je suis installé sans que je les voie... Mais on me la fait pas à moi! J'assiste à quelques bagarres arboricoles impressionnantes, ils se rattrapent à chaque fois, ou presque!

Il y a une piscine ouverte aux visiteurs juste à côté, mais elle n'est pas très propre, et surtout, vu que les babouins sautent facilement la clôture qui l'entoure pour éviter que les animaux sauvages ne viennent y boire, je ne vais pas leur laisser mon sac à dos, mes vêtements et mes chaussures, je crois que ça les amuserait plus longtemps que moi! Après cette inspection de la piscine, je me retourne pour découvrir un klipspringer, une antilope de la taille d'un grand caniche qui me regarde, au milieu de la pelouse. L'air un peu paumé, il reste bien tranquille, même quand je m'approche un peu... Quelques photos plus tard, je m'éloigne un peu, puis me retourne: il me suit! Je continue un peu plus vite, cette fois il s'est arrêté 30 mètres derrière moi. Je m'accroupis et siffle, il vient vers moi! Réalisant que je n'aurai pas le droit de le ramener à la maison et voulant éviter des adieux déchirants, je mets fin à mes expérimentations et réussis à le semer.

Les chutes grouillent de poissons-chats géants

Après quelques heures à bouquiner à l'ombre, l'air devient à nouveau presque respirable, je tente une percée vers les chutes, l'attraction du parc. Dans une gorge de 56 mètres de profondeur, le fleuve orange tombe bruyamment. Aukoerabis, version originale d'Augrabies, veut d'ailleurs dire "endroit de bruit". En ce moment, le débit du fleuve n'est pas très impressionnant, environ 30 mètres cubes/seconde, ce qui n'est rien par rapport à son record connu, lorsqu'il a inondé toute la région il y a quelques années, faisant revivre des cascades asséchées pour écouler 7500 mètres cubes d'eau par seconde! Les abords de la chute sont grillagés, une promenade sécurisée est en cours de construction: depuis l'ouverture du parc, dans les années 60, 16 personnes se sont un peu trop penchées pour voir le fond de la gorge, certains corps n'ont jamais été retrouvés, malgré l'intervention de plongeurs...

Et même en s'arrangeant pour survivre à la chute, dans l'eau, il faudrait se battre avec des énormes poissons chats qui pullulent au pied de la cascade. Ils font au moins 1 mètre, et il y en a vraiment partout, cherchant à remonter le courant mais n'arrivant pas à se propulser au niveau supérieur! Étonnant! Les Cape Flats lizards, aux couleurs flashy, semblent insensibles au pathos de leur situation. Servis en soleil et en chaleur, ils ont la belle vie! En retournant à l'accueil, je lis qu'il y a 21 espèces de serpents dans le parc, dont le cobra cracheur à col noir et le Cape cobra, deux espèces qui ne laissent aucun espoir de survie en cas d'attaque. Sympa de prévenir! Un panneau explique aussi la présence du Quiver Tree ou Aloe Dichotoma, arbre très compact, aux feuilles très épaisses pour éviter de perdre l'eau si rare, utilisé par les San pour se fabriquer des carcans et même des cercueils, en évidant les troncs. Le parc a aussi été le décor de quelques batailles boucheries entre fermiers colons et habitants de la région.

17h, on doit venir me chercher... Là encore, mon pressentiment ne rate pas. Trois quarts d'heure plus tard, alors que je me suis déjà approché de la sortie du parc, je vois le minibus arriver. "Désolé, tu dois croire qu'on ne sait pas tenir nos engagements..." Ben euh, ouais.

Moi versus les moustiques

Enfin à part ça, la maison est sympa et ça fait du bien de se reposer et de manger un peu... Je vais pas faire de vieux os ce soir! Enfin, ça c'était le programme, parce qu'en pratique, dans la chambre, une fois qu'on éteint la lumière et qu'on s'allonge, c'est un peu la scène introductive d'Apocalypse now, avec des moustiques dans le rôle des hélicoptères. Au niveau du bruit, je pense qu'ils peuvent rivaliser, et en terme de dégâts, ils ne s'en tirent pas mal! Je commence par essayer de me résigner, de me dire qu'une fois qu'ils auront tous fait le plein d'hémoglobine, ils iront la digérer ailleurs et me laisseront dormir en paix. Puis ça me lasse. Le duel commence, je ne vais pas me laisser faire. Après 5 minutes et aux moins dix pertes de leur côté, je n'entends plus rien, je n'en vois plus bouger... Vous connaissez la suite: me disant que je vais enfin pouvoir me reposer, j'éteins la lumière et me recouche. L'ennemi, plus rusé que je ne l'aurais cru, me laisse une minute de répit.

Mais la guérilla reprend de plus belle. Attaqué de toutes parts, je dois repartir à l'assaut. 5 minutes plus tard, encore une fois, je n'en vois plus, je n'en entends plus... Cette fois ci, je dois les avoir eu. Bonne nuit... Mais non. Utilisant encore de la tactique de l'usure psychologique en me laissant croire que j'ai triomphé quelques instants, ils se redéploient. Je vous passe les 5 épisodes suivant, le schéma est le même. Finalement, je m'endors avant même que je les entende mener une nouvelle offensive.

Le lendemain matin, je constate qu'ils ont gagnés, je suis couvert de piqûres énormes.

Matinée de rafting sur le fleuve Orange

Après un petit déj rapide, on me dit que si je veux faire du rafting, on va faire une exception à la règle qui veut qu'il faut au moins deux clients pour y aller... En fait, le gars qui encadre l'activité a envie d'aller faire un tour sur le fleuve! Après m'être recouvert de crème solaire, avoir récupéré mes lunettes de soleil et un appareil photo que je pose dans un caisson étanche, je saute dans le minibus qui est prêt à traîner les rafts, qui sont en fait des hybrides entre les rafts et les canoés. C'est parti pour le Augrabies rush, descente de 8km... Je serai l'équipier du mono, un autre employé du backpacker nous suit en solo. On met le casque et un gilet à moitié vidé de sa mousse, faut pas que je tombe dans un rapide et que je me fasse aspirer...

Le briefing est clair, si on tombe, ne pas s'écarter du bateau, ne pas essayer de se lever (le pied coincé entre les roches du fond et le courant qui vous pousse, en général ça craque et c'est un coup à rester coincé) et bien sûr ne pas tomber sur un crocodile, oui, il y en a... Sympa! De notre point de départ, on entend rien d'autre que les oiseaux et la rivière, et très bientôt, on ne voit plus de signe de vie humaine. Les rives sont couvertes de roseaux. Le fleuve est bas et peu puissant en ce moment, les rapides qui peuvent être bien musclés devraient être relativement tranquilles.

Le premier, Rhino, est un bon coin pour observer le rhinocéros noir en se faisant secouer, sur quelques dizaines de mètres, ça bouillonne bien, mais il n'y a pas de roche au milieu, pas trop technique. Décidément, les rhinos sont timides avec moi. Par contre, à l'avant, je me fais bien rincer, heureusement que l'eau est chaude. 3 minutes plus tard, mon T-shirt est sec, sympa le climat! Suit une longue descente tranquille où l'on a le temps d'observer les oiseaux, la nature et les Water Monitors, des énormes lézards amphibies, puis à nouveau des rapides aux noms évocateurs, Rollercoaster, Klipsringer. Au bout de trois quarts d'heure, on s'arrête sur une plage pour un petit goûter bien sympa. L'occasion d'aller voir un peu au-delà des berges, mais il ne vaut mieux pas trop s'éloigner, surprendre un rhinocéros n'est pas la meilleure des idées.

Puis c'est reparti pour quelques rapides, de plus en plus techniques, certains imposent de passer de tel ou tel côté de chaque roche, et ce n'est pas simple de se rappeler de toute la séquence qui doit s'enchaîner sur une cinquantaine de mètres! Les petits noms qu'on leur donne sont tout aussi imagés: Blind Faith, Cascades... C'est vraiment sympa comme activité! Après une dernière descente tranquille, on arrive au dernier rapide: après, ça s'agite vraiment avant les chutes que j'ai visité la veille, on doit s'arrêter à 300 mètres en amont. Les instructions sont claires, le rapide n'est pas le plus technique ou le plus puissant qu'on aie fait, mais vu qu'il n'y a pas beaucoup de distance après avant le suivant, qui lui est redoutable, il ne faut pas se rater, on est pas sûr de pouvoir être repêché avant qu'il ne soit trop tard! Bon à savoir!

Finalement, tout se passe impeccablement bien. On s'arrête sur une petite plage où l'on entend bien le bruit sourd des chutes... Reste à porter les rafts jusqu'au minibus, sur les roches glissantes, avec en prime une retraversée du fleuve à un endroit où le courant se calme. L'occasion de voir qu'effectivement, il ne faut pas se rater: les rapides suivants ne descendent pas si fort, mais vu que les fonds sont très irréguliers, ils sont bien agités et certaines marmites vous mèneraient droit sous un rocher au fond... Un très bon rafteur-kayakiste a essayé de les descendre en kayak il y a quelques années, avec un moniteur-secouriste sur chaque rive tous les 15 mètres, son kayak a plongé dans une dépression et il a été ressorti in extremis pour une séance de bouche à bouche! Faut pas trop jouer avec le fleuve Orange...

Après midi repos...

On approche de midi, la chaleur reprend ses droits... On rentre au backpacker, après un petit repas, c'est l'heure de la sieste. Ici l'activité des locaux est régie par la température, les journées de travail commencent très tôt pour s'arrêter vers 11h avant de reprendre en fin d'après midi, entre les deux, c'est repos à l'ombre. Pas la peine d'aller contre cette règle, comme je l'ai déjà découvert la veille. Petite sieste, lecture, télé en attendant que ça fraîchisse un peu... Je me rends compte que j'ai déjà fait les deux trucs que j'avais prévu de faire, le lendemain sera donc une journée tranquille au rythme du Kalahari.

Ne pas se promener pieds nus!

Après m'être préparé et avoir dégusté ma spécialité, spaghettis avec sauce tomate et fromage, je passe le début de la soirée devant la télé avec mes hôtes. Rien de bien passionnant, donc je bouquine un superbe atlas tout neuf de la Namibie bien illustré, ça donne envie! D'un coup, je vois passer à côté de mes pieds un insecte énorme, que je prends pour un scorpion... Il y en a dans la région, et les portes ne sont jamais fermées... Inutile de vous dire que j'ai jamais bondi aussi vite sur un canapé! ;-)

En fait, à y regarder de plus près, la bête, qui doit faire plus de vingt centimètres de long et au moins 15 de large, ressemble plus à une mygale qu'à un scorpion. Mais je n'y suis pas encore, c'est une fourmi géante! Pas très dangereuse à priori, mais j'ai un peu de mal à faire confiance aux proprios là-dessus... Je ne me propose pas pour la chasser! Le chien de la maison vient voir ce que c'est, mais n'est pas non plus d'humeur très belliqueuse. Émotions garanties en tous cas! J’avoue que j'ai jeté un œil sous mon lit avant de me coucher! Pour la suite, après pas loin d'une heure de combat contre les moustiques, je déclare forfait et m'endors.

Visite du bled, puis lecture...

Le lendemain matin, réveil plus tardif que la veille, mais je ne suis pas encore trop tard pour sortir un peu. Je décide de marcher jusqu'au village d'Augrabies, de faire un tour entre les fermes. Tout ce qui est irrigué et arrosé copieusement est d'un vert éclatant, mais quelques centimètres plus loin, la terre n'est que de la poussière plus que sèche. Quelques chèvres se partagent quelques touffes d'herbe courageuse, et à part les quelques pick-up et tracteurs qui passent, on ne peut pas dire que la zone soit bruyante! La cour de l'école, énorme étendue de poussière et de cailloux, est bordée par des cactus. L'église a sa pelouse bien verte... En s'écartant un peu du village et en montant sur la route principale, on découvre à quel point la zone verte autour du fleuve est étroite, et combien tout le reste est sec... Les premiers cultivateurs devaient vraiment y croire pour prendre le temps de construire tous les canaux d'irrigations. Quand la température devient trop élevée, je me rentre, lecture et télé avant de retourner à Kakamas en fin d'après midi pour rentrer à Cape Town...

Embouteillages à Cape Town

Après ces trois jours aux allures de retraite spirituelle, c'est reparti pour le trajet en bus. Cette fois ci, je dors un peu mieux, et me réveille dans les montagnes de Cederberg, sur la route que j'avais prise avec Sophie quelques mois plus tôt... Le lever de soleil est superbe. Par contre, en approchant de Cape Town, on se prend 15 kilomètres d'embouteillages, il est 7h... Et dire que la veille j'étais dans ce coin perdu, je me retrouve dans une grande métropole, difficile de croire que je n'ai pas changé de pays... Arrivée à la gare, je prends un minibus pour rentrer à Observatory, où je dois récupérer ma caution, choisir mon logement pour le dernier semestre et faire mes valises pour le lendemain!