Pause à Windhoek

Après la sortie du parc, quelques centaines de kilomètres nous séparent de notre arrêt suivant, Windhoek, où nous passerons la nuit. Après un bon plat de spaghettis, on passe au bar du Cardboard box Backpacker, plutôt calme ce soir... Après une bouteille de Windhoek, la bière locale témoignant du savoir-faire allemand, on va s'écrouler dans notre dorm.

Le lendemain matin, ravitaillement pour les pique-niques à venir et visite du crafts center, rien de très passionnant à mon goût mais les filles trouvent quand même le moyen d'y passer plus d'une heure... Puis route au sud, sur la B1, la route principale du pays, avant de faire quelques centaines de kilomètres vers l'ouest sur les gravel roads.

Gravel Roads

Le réseau routier namibien est un des meilleurs en Afrique australe, mais ça ne veut pas dire qu'il est entièrement goudronné! Les gravel roads, ou dirt roads remplacent vite le bitume quand on ne se dirige pas vers les 5 ou 6 villes principales. Même si les compagnies d'assurance ne les aiment pas, elles sont de bonne qualité, il faut juste adapter sa conduite pour compenser la perte d'adhérence et surtout, anticiper les trous (on descend régulièrement dans le lit de rivières asséchées). La Nissan Almera se comporte étonnamment bien, vu ses 5 passagers et le coffre rempli à ras bord.

Même si les panneaux de direction sont nombreux, on a réussi sans s'en rendre compte à dévier de notre itinéraire envisagé pour passer sur un raccourci, mais là la qualité de la route s'est dégradé. Les creux plus creux, les ornières plus profondes, les bosses plus marquées, n'ont pas plu à l'arrière, heureusement que les paysages montagneux magnifiques ont compensé la perte de confort!

Camping à Sesriem

Arrivée à Sesriem, le petit bled qui se compose en fait d'un camping et de quelques bungalows, où l'on passera la nuit en camping. Petite balade au coucher du soleil, pour un avant-goût de désert. Montage de la tente et allumage du braii s'en suivent, mais là encore, après 21h, tout le monde est crevé... Je dors dans la voiture, la tente étant prévue pour 3 personnes. Bonne nuit, jusqu'à 3h du matin, lorsque la température passe à 6°. Dur de se rendormir, je me repose encore une heure et quelques avant de me lever, le branle bas de combat étant prévu à 4h30 pour sortir du camp à l'ouverture de la barrière, à 5h30, quelques minutes avant le lever du soleil.

60 kilomètres nous séparent encore des dunes les plus grandes du monde... Et la route, goudronnée mais battant tous les records de nids de poule parait bien longue. On doit s'arrêter sur un parking à 2km des dunes, le reste du chemin étant réservé aux 4x4.

Les dunes appartiennent à ceux qui se lèvent tôt

Mes comparses ont la flemme de marcher, mais après avoir consulté le tarif de la navette, on s'y met... Coup de bol, 200m plus loin, un couple de retraités sud-africains visitant la Namibie en 4x4 nous proposent de grimper sur les marchepieds pour la route. Nous voilà donc devant ces dunes superbes, avec les couleurs du petit matin et des ombres qui rendent le spectacle assez hallucinant. On se paiera même le luxe d'être les premiers à entamer l'ascension de l'une des plus grandes dunes, par une trace de sentier que le sable s'acharne à effacer toutes les nuits.

Il ne fait toujours pas chaud, mais l'air devient plus doux, et vu le spectacle, personne ne se plaint! Expérience hallucinante. Et dire que cette mer de sable s'étend sur des centaines de kilomètres... Les couleurs sont intenses, le dessin des dunes est impressionnant, tout comme la végétation qui subsiste dans le sable par endroit et dans les vlei, ces étangs qui ne recueillent un peu d'eau que quelques jours dans les meilleurs années. Quelques geckos se laissent apercevoir, mais ce sera tout pour la faune...

Là encore, les mots manquent pour décrire cet endroit... Et mieux encore, si vous allez le voir, il aura changé: les dunes sont dynamiques.

Direction sud-est, vers le Fish River Canyon

Après avoir squatté le 4x4 d'un couple de jeunes anglais pour le retour (vu la chaleur, je n'en étais pas mécontent), on reprend la voiture, direction est pour reprendre la B1, la route principale, vers le sud, avant de repiquer à l'ouest pour rejoindre le Fish River Canyon, le deuxième plus grand canyon au monde, que l'on a réussi à placer dans le programme par miracle.

Seulement, 20 kilomètres après que l'on ait retrouvé une gravel road, alors qu'une poignée de kilomètres nous séparent encore de notre objectif, Jon pile. Au lieu du lit de ruisseau asséché auquel on s'est habitué, le panneau indique en fait une rivière, qui traverse la route. Le soleil commence à tomber, le passage à guet serait peut-être jouable, il y a 30cm d'eau sur 6 ou 7 mètres... Pas de bol, dans le pays le plus aride de l'Afrique australe. Mais on ne tente pas le diable, on choisit de passer par une autre route, on n'est plus à 50km près. Le problème, c'est que cette route est encore plus inondée.

Le troisième détour fait 300 bornes, mais il est sûr... C'est parti.

A la recherche de la Fish River Lodge.

Arrivé à quelques kilomètres de l'autre côté de cette foutue rivière, on s'attend à trouver notre hébergement dans les 5 minutes. Erreur. Le panneau indique encore 24km, et cette fois ci, hors gravel road. Un minuscule chemin au milieu de nul part, de plus en plus étroit et rempli de bosses, on se demande à chaque passage de barrière ce qui nous attend... On les maudits, ces gens qui ont l'idée d'implanter un backpacker aussi inaccessible. Je m'offre même une sortie de route, virage à 180° non signalé, sympa! Enfin bon, on arrive enfin.

Tout est éteint, on est au comble du glauque... Finalement, quelqu'un vient à notre rencontre, visiblement effaré par notre présence. On raconte notre histoire, puis on s'installe dans l'étable, sans électricité et remplie de matelas pourris pour le prix d'un bon lit de backpacker, mais bon, on ne va pas se plaindre.

Le Canyon

Le lendemain matin, on part visiter le canyon dans le pick-up, on se fait bien secouer dans la benne, mais les paysages sont au-delà de ce qu'on aurait pu imaginer de nuit. Après une pause sur une hauteur, on descend dans le canyon en pick-up, c'est raide mais ça passe. Deuxième arrêt, on nous dépose pour une mini rando le long de la rivière... Là encore, les plantes et le décor sont hallucinant, notre détour valait le coup! A midi, retour à la lodge, il est temps de reprendre la route, j'ai un exam le lendemain matin à presque 1000 km au sud! ;-)

On the road again, direction l'hiver!

On découvre les paysages du sud de la Namibie de jour, impressionnant de vide et d'aridité... Les routes sont strictement droites sur des dizaines de kilomètres... Passage de la frontière sans problèmes, franchissement du fleuve orange, de retour au pays! ;-) Le reste de la route est sympa, le Namaqualand commence tout juste à se couvrir de fleurs sauvages, impressionnant...

Par contre, on redécouvre les nuages en arrivant dans le Western Cape et voilà qu'il pleut quand on arrive dans le Cederberg... Et à l'approche de Cape Town, c'est le déluge... Mission accomplie, une pizza, une douche et repos pour l'exam du lendemain!

Jetez un œil sur les photos!