Tout le monde connait l'adage: le client est roi. Tout le monde, sauf les majors regroupées dans l'Industry Trust for Intellectual Property Awareness. Pour elles, le client, celui qui achète ou loue un dvd, est le pirate en puissance, celui à qui il faut faire peur. Quitte à mentir sur le piratage, qui relève rappellons-le en France du délit de contrefaçon et non du vol ou encore du crime, comme le nom de leur site pourrait le faire croire.

Bien sûr, pas moyen de passer ces 42 secondes de clip qui assène ces messages à grands renforts de basses:

You wouldn't steal a car
You wouldn't steal a handbag
You wouldn't steal a television
You wouldn't steal a movie
Movie piracy is stealing
Stealing is against the law
Piracy.
It's a crime.

Depuis peu, les majors se sont même fendues d'une traduction en français pour les dvd français:

Voler une voiture? Jamais!
Voler un sac? Jamais!
Voler une télé? Jamais!
Voler un film... Jamais?
Télécharger des films piratés c'est du vol
Le vol est puni par la loi
Le piratage, c'est du vol

Pas moyen de passer outre, sauf si l'on fait une copie du dvd: les logiciels de sauvegarde, plus intelligents que les lecteurs de dvd de salon, permettent de supprimer toutes les plages de pub ou d'avertissements pour ne conserver que le film et pouvoir y accéder directement. Donc le public cible, téléchargeur ou copieur occasionnel, a toutes les chances de passer à côté de ce clip, alors qu'il emmerdera le bon client honnête.

Voilà une maîtrise des enjeux techniques et du marketing qui force l'admiration. Si j'étais actionnaire d'une société de l'industrie culturelle, je vendrais au plus vite, voilà un excellent exemple de secteur économique en plein suicide collectif. Et à mon avis, ils y arriveront, doucement mais sûrement. Reste à savoir pendant combien de temps la majorité des artistes continuera à illustrer le syndrome de Stockholm.