Stellenbosch, ville universitaire et viticole...

Pour le vérifier, direction Stellenbosch, une vieille ville plutôt blanche et assez aisée (si l'on exclut ses townships bien sûr), très étudiante (on n'a pas pu le vérifier, et pour cause, on y est passé pendant les vacances). C'est le siège de l'university of Stellenbosch, avec qui Sciences Po a aussi un partenariat, mais qui a beaucoup moins bonne presse chez les étudiants français, fan de rugby mis à part: moins reconnue sur le plan international, elle est la première université afrikaans du pays, donc par le passé très peu ouverte au métissage (doux euphémisme), et encore aujourd'hui très peu représentative de la population nationale...

Par contre, on doit souligner le bon flair des habitants, qui ont mis en place une route des vins, allant d'exploitation en exploitation autour de la ville... Une quarantaine d'adresses en tout, mieux vaut ne pas toutes les faire le même jour, ou en tous cas, pas en voiture! ;-) Après avoir choisi une ferme au hasard (ben oui, on ne connaît pas trop les crus et les noms de la région...), et avoir un peu tourné avant de la trouver, on pose donc le pied sur le domaine de "JC Leroux"...



Visite de l'usine de JC Leroux

On n'est pas tombé chez le plus artisanal visiblement: grand parking pour autocars, accueil de groupes, la maison ne fait pas trop dans le détail... On entre dans le hall à la façade vitrée, dont le design n'est pas sans rappeler les boutiques du 7e arrondissement. On n'a pas réservé, on n'arrive pas à l'heure d'un départ de visite... Le jeune employé vérifie que sa chef ne le regarde pas et nous dit de le suivre, on aura une visite en petit comité! Tout commence par un passage dans un cinéma pour se faire explique l'histoire de Dom Pérignon, pour vous faire baver sur le luxe et le bon goût français. Une fois ou deux, le mot champagne s'échappe de la bouche de la voix off, message subliminal? Une fois la gamme de la maison déclinée, notre guide enchaîne sur la vidéo en nous disant que les images ne mentent pas, si on a les moyens de s'offrir leur haut de gamme, le caviar pour aller avec va de soi...

Passage dans l'usine: air conditionné, cuves en inox, machines d'embouteillage, tout est là, et non, il n'y a pas le droit de prendre de photos! Je n'ai jamais visité de vraie cave traditionnelle, mais d'après Sophie, on en est bien loin! Le guide nous explique que c'est mieux comme ça, il n'y a pas d'inondations ou de canicules, comme en France... Il ne sait pas encore d'où on vient. Une fois le tour de l'usine fait et la mémoire de JC Leroux honorée, on peut passer aux dégustations.

Dégustation de champagne euh de "Méthode Cap Classique"

On commence par le bas de gamme, correct lorsqu'il ne cible pas les goûts sud-africains, il reste souvent trop sirupeux et sucré... Les premiers prix sont obtenus en injectant du gaz carbonique dans les bouteilles, ce n'est pas vraiment ça. Puis on passe aux choses sérieuses: la "Méthode Cap Classique", qui est issue de la recette française traditionnelle, importée (comme la vigne) par les émigrés. Et là, on commence à se rapprocher très franchement du champagne: moi qui ne m'y connais pas, je ne ferais pas la différence, et Sophie, tombée dedans quand elle était petite ;-), avoue qu'il est bon. Le guide nous demande d'où on vient et, en rigolant, nous remercie tout de suite pour les coûts de marketing induits par l'interdiction de commercialiser leurs bouteilles avec une étiquette "champagne"!

Après un petit tour dans la boutique et un coup d'œil sur les prix, on se dirige vers le desiderius, le summum de la maison, pour faire goûter le "Méthode Cap Classique" à la famille de Sophie. Quand notre guide nous voit revenir avec, il change d'attitude, comme si on était d'un coup passé du stade de visiteur au stade de riche visiteur... Et non, pourtant, on aurait pas les moyens de se payer le caviar: la bouteille coûte moins de 20 euros. Et les goûteurs ont été agréablement surpris, pour dire à quel point le concurrent est sérieux...

Franschoek, le village des expatriés français

Ce constat fait, on a repris la voiture pour visiter un peu la région avant de rentrer sur Cape Town. À quelques kilomètres de Stellenbosch se trouve Franschoek, un village qui comme son nom l'indique, a été fondé par des français, malgré l'interdiction de se regrouper par communautés nationales dans la colonie du Cap, alors sous la tutelle britannique. Dans ce village entre les montagnes, les chênes s'épanouissent et tous les noms de rue ou de maison sont en français... Et chaque année, le 14 juillet y est autant fêté qu'en métropole. Pour autant, il n'y a pas grand-chose à y faire, alors on continue notre route pour arriver dans l'ouest de l'Overberg.

Rencontre avec les babouins dans l'Overberg

Les routes escaladent les montagnes puis les dévalent, les paysages sont bluffants, mais ce qui nous a arrêté, c'est une colonie de Chacma baboons qui s'était regroupée sur une aire de parking. Nullement effrayés par l'arrivée de la voiture, ils continuent leurs activités: observation du groupe impassible pour le plus gros, jeux pour les plus jeunes, recherche des poux du voisin pour les autres. Et au bout d'un moment, les plus jeunes se pourchassent jusque sur le capot de la voiture, puis restent là, à nous regarder sans bien nous voir visiblement, parce que notre premier geste les a tellement surpris qu'ils en ont été déséquilibrés!

Ils bougent vite et c'est sûr qu'ils ne résisteraient pas à la tentation de la moindre porte ou vitre de voiture ouverte... Curieux et apparemment capable du pire une fois qu'ils sont à l'intérieur, voilà un cocktail détonnant! D'un coup, un tout petit surgit du dos de sa mère: encore peu poilu, maladroit quand il se promène un peu dans l'herbe, au moindre bruit suspect il saute au ventre de la femelle, pour qu'ils puissent déguerpir au plus vite. Je plains les gens qui se sont arrêté derrière nous avec leur enfants, ils ont du avoir le droit aux pleurs accompagnés du "on veut le ramener à la maisoooooonnnnnnn!" pour tout le retour!

On continue notre route dans ces paysages montagneux avant de retomber sur la route qui nous avait ramené à Cape Town la veille, par le Sir Lowry pass, encore au coucher du soleil. On ne traîne pas trop, les vacances nous ont bien crevé et le lendemain est réservé à la visite du Parc National du Cap...

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