Loin de moi l'idée de minimiser les changements intervenus depuis les premières élections démocratiques en 1994, mais l'overdose de New South Africa devient suspecte... Un peu comme une méthode Coué à l'échelle d'un pays! Si tout ne va pas pour le mieux, ce n'est qu'une affaire de temps, après tout, on est dans un "nouveau" pays.

Des droits enfin reconnus, l'ascension de l'ANC au pouvoir et quelques cas de Black Economic Empowerment, ou d'Africains qui accèdent enfin à des fonctions de cadres ou de dirigeants, si vous préférez, une évolution vers plus de reconnaissance aux cultures indigènes... Certes. Mais un nouveau pays? Allez demander ce qu'ils en pensent vraiment à ceux qui sont encore entassés dans les townships. Il l'attendent toujours ce nouveau pays!

Mais le plus intéressant, c'est que l'expression New South Africa elle même a été lancée il y a... 95 ans! 1910, les anglais ont gagné contre les républiques Boer, formées par les colons hollandais. Les deux camps se sont entre-tués et ont par la même occasion inventé les camps de concentration: les anglais, las de la guérilla, ont fini par brûler villages et champs, puis prendre en otages vieillards, femmes, enfants et serviteurs. Pour instaurer un dominion les regroupant, il fallait bien une trouvaille de marketing géniale, en plus des quelques faveurs accordées aux perdants...

Et c'est ainsi que l'expression New South Africa est apparue: on efface tout, on recommence, on est un pays jeune alors si tout n'est pas idéal, il suffit d'attendre... Et vu combien ça a marché la première fois, il aurait été dommage de s'en priver!